Olivier GUTLEBEN

Maraîcher - Arboriculteur

 

Son histoire

Olivier Gutleben, 43 ans, est actuellement marié et père de 3 enfants. Il a exercé le métier de dessinateur industriel durant une dizaine d’années. Ses parents avaient une petite exploitation agricole céréalière (23 hectares) à Munwiller, jusqu’en 2006, date à laquelle ils ont pris leur retraite. C’est alors qu’Olivier a décidé de reprendre l’exploitation (aujourd’hui 25 ha).  Il a suivi une formation de plusieurs mois à Rouffach ainsi qu’un stage sur une exploitation arboricole, qui lui ont donné l’idée de planter un verger en conduite biologique avec pommes, quetsches et mirabelles. En 2008, Francine EBERHARD et Edith AMBRUSTER (ayant obtenu les coordonnées d’Olivier par le biais de l’OPABA**), sont allées à sa rencontre afin de lui proposer d’être le producteur de légumes en agriculture biologique, au sein de l’AMAP qu’elles voulaient créer. Fort des arguments de ces dames, Olivier a accepté de se lancer dans l’aventure et le maraîchage représente maintenant la moitié de son activité. Depuis plus de 10 années, il travaille seul dans son exploitation individuelle plus de 70 heures par semaine. Ce qui demande de l’organisation, de l’anticipation et de multiples savoirs-faire. Il peut compter sur le soutien moral et physique de son père, de son épouse et parfois encore d’Amapiens. Depuis peu, il a noué un partenariat avec Sandra RIEGEL, sa petite-cousine, notamment pour les fruits rouges bio qu’elle produit. 

Au début, l’AMAP représentait plus de 80% de l’absorption de ses produits contre 50% aujourd’hui pour les légumes et 10% pour les fruits (chiffre 2018). Il n’y a pas moins de paniers pour l’AMAP mais davantage de vente ailleurs, notamment le samedi matin au point de vente directe***

Son verger 

L’arboriculteur a un verger situé à Niederentzen qui produit différents fruits. La première partie du verger a été plantée en 2008 : - pommes avec 18 variétés différentes qui sont adaptées à la conduite biologique, dont la récolte s’échelonne de mi-juillet à mi-novembre, - mirabelles de Nancy qui se cueillent mi-août, - quetsches d’Alsace qui se dégustent début septembre. La deuxième partie du verger a été plantée en 2014 : - 5 variétés de cerises en mai, afin d’en profiter plus longuement, - abricots (4 variétés différentes) en juin, - pêches (11 variétés différentes) en juillet et août, - poires (4 variétés différentes) d’août à septembre. La troisième partie : création en 2016 d’un nouveau verger de pommes à Munwiller. Lors de la récolte, les pommes sont triées. Celles qui ont de trop gros défauts visuels (car attaquées par exemple par le carpocapse*), sont pressées pour en faire du jus. Les jus sont variés avec des mélanges fruits ou légumes parfois audacieux : pomme/citron, pomme/carotte, pomme/framboise, pomme/navet, pomme/betterave, pomme/poire, pomme/épices, pomme/céleri…

 

Ses légumes

Il s’agit d’une trentaine de légumes différents et en comptant les diverses variétés : 80 ! Et ceci, pour que les paniers de l’AMAP soient les plus diversifiés possible. Le maraîcher privilégie la qualité plutôt que la quantité. Il aime tout ce qu’il cultive, c’est pourquoi vous n’y trouverez pas de piment ! Toujours en quête de saveurs, il y a souvent des nouveautés comme le poivron « purple beauty ». Olivier cultive plusieurs variétés de tomates (cœur de bœuf, fleurette, maestria, cerise, cindel, noire de Crimée…), de salades (batavia, feuille de chêne, multifeuilles, laitue, mâche, roquette, pourpier…)  et d’autres légumes : carotte, aubergine, poivron, choux (de Bruxelles, blanc, rouge, kale, rave), fenouil, betterave, courgette, oignon, courge (spaghetti, potiron, butternut, pâtisson, potimarron, longue de Nice, blue ballet…), côte de blette, concombre, céleri, céleri branche, épinard, poireaux, navet (violet, boule d’or), haricot, pomme de terre notamment vitelotte… Certains légumes sont cultivés sous tunnels, d’autres en plein champ. Une rotation des cultures de trois ans minimum est effectuée sous les tunnels et de cinq ans en extérieur. En travaillant ainsi, la terre est respectée tout en luttant contre son appauvrissement et l’installation de maladies et de ravageurs est moindre. Pour éviter que les légumes ne s’abîment, la récolte des légumes est quasi quotidienne. Aussi, les légumes préparés sont frais et goûteux. Pour Olivier « le sol fait partie intégrante de la culture, ce n’est pas juste un support » et le terroir impacte le goût. 

 

* Un papillon dont la larve se nourrit de la chair des fruits.

** Organisation Professionnelle de l’Agriculture Biologique en Alsace